Tanzanie : plus de 200 manifestants devant la justice

À la suite des manifestations du 29 octobre, les autorités tanzaniennes ont engagé des poursuites pour trahison et complot contre au moins 240 personnes. Tandis que l’opposition dénonce une répression sanglante, le vice-président assure que le pays a retrouvé la paix et l’harmonie.
D’après les actes d’accusation, la plupart des prévenus sont soupçonnés d’avoir tenté d’entraver le déroulement des élections générales et d’avoir causé d’importants dommages aux biens publics.
Parallèlement, la police a émis des mandats d’arrêt visant plusieurs figures de l’opposition, accusées d’avoir soutenu la contestation mais non inculpées à ce stade. Parmi elles figurent notamment des responsables du parti Chadema, principale formation d’opposition.
La présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis 2021 et réélue avec 97,8 % des voix, fait face à de graves accusations de répression. Selon Chadema, plus de 800 personnes auraient été tuées lors des affrontements avec les forces de sécurité. À Mwanza, dans le nord du pays, plus de 200 morts auraient été recensés.
Face à ces critiques, le vice-président Emmanuel Nchimbi a défendu l’action du gouvernement et tenté de rassurer la communauté internationale.
« Le gouvernement de la présidente Samia Suluhu Hassan a pris des mesures pour rétablir l’harmonie dans notre pays, et aujourd’hui notre nation est en paix », a-t-il déclaré.
« La Présidente souhaite engager des pourparlers de réconciliation afin que même les plus démunis puissent faire entendre leur voix, dans le but de construire une nation pacifique et unie », a-t-il ajouté.
Emmanuel Nchimbi a également assuré que la Tanzanie demeurait « sûre et calme » et « prête à accueillir des visiteurs du monde entier dans les meilleures conditions ».
Alors que le gouvernement se félicite d’un retour à la stabilité, les observateurs étrangers et les organisations de défense des droits humains continuent de dénoncer une répression systématique et des violations graves des libertés publiques. L’Union africaine, pour sa part, a estimé que le scrutin du 29 octobre n’était pas conforme à ses principes démocratiques, évoquant notamment des cas de bourrage d’urnes et un climat d’intimidation.
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